Lire, écrire, échanger, publier
Je suis un auteur qui se lance dans la publication. J'ai d'abord écrit une première fiction courte. Puis je me suis lancée dans un roman/enquête, basé sur des événements réels dont j'ai été témoin ou confidente. Ce roman s'intitule J'écris pour te chercher. J'ai envoyé le manuscrit à plusieurs éditeurs et tenté parallèlement l'expérience de l'auto-édition. Mon roman est téléchargeable et/ou commandable sur la plateforme Librinova, où je suis suivie par les éditions Plon et classée depuis 8 semaines parmi les titres les mieux notés. On peut également se le procurer sur Fnac.com, Amazon.fr et toutes les e-librairies ainsi que dans les librairies physiques à la commande. Grâce à ce Blog, j'aimerais donner encore plus de visibilité à mon oeuvre en échangeant avec des lecteurs, auteurs, éditeurs, blogueurs.
A une époque où l'on délaisse les films pour les séries, on peut envisager la diffusion d'un roman en feuilleton. C'est d'ailleurs par ce procédé que nos plus grands romanciers se sont fait connaître du public au XIXè siècle, en utilisant la presse.
Je vous propose donc de découvrir, en vous rendant sur mon blog, mon roman intitulé Temps mort dont je vous distillerai l'intrigue chapitre par chapitre jusqu'à l'épilogue. Je vous invite à me confier, au fur et à mesure de cette diffusion, vos impressions, vos remarques en tous genres et vos hypothèses de lecture.
Rendez-vous bientôt pour l'envoi du premier chapitre ! 😎
Luna soulève un petit coin du voile...
Le roman de Luna, J'écris pour te chercher, est suivi sur Librinova par les éditions Plon et Presses de la Cité !
Excuses.
Je présente mes excuses aux lecteurs de ma fiction Temps mort pour la mauvaise qualité de ma dernière publication ( début du chapitre 6 , Monsieur Emile ).
Le problème est normalement corrigé et vous pouvez lire la suite de ce chapitre.
Merci pour votre compréhension.
Luna
Leçon d'humilité !
Je n'avais jamais lu Le cousin Pons de Balzac. Quelle leçon d'écriture ! Je crois que nous ne savons plus écrire. Quelle puissance ! Quelle générosité ! Un trait de génie à chaque phrase. Le verbe déborde de cette intelligence.
Même si un roman d'Amélie Nothomb peut me tenir en haleine pendant deux heures - ce fut le cas avec Frappe-toi le coeur tout récemment - cela ne soutient pas la comparaison. Je crois qu'aujourd'hui on favorise l'efficacité du scénario mais on n'est plus amoureux de la langue. Quel dommage !
Je reviens d'un voyage au Mexique et au Guatémala au cours duquel l'écriture aussi a pris des vacances. J'ai laissé en suspens un recueil de nouvelles commencé il y a un an. Je l'ai remis en chantier dès mon retour. Il me restait une 6è nouvelle à écrire, dont j'avais déjà la trame. Dans les chambres d'hôtel mexicaines, pendant les longs trajets en bus, il m'est arrivé de prendre quelques notes. Quand j'ai pu retrouver mon ordinateur, j'ai mis tout cela en forme. Et voilà, L'invitation est écrite et vient faire suite à 5 autres histoires courtes fabriquées tout au long d'une année. Le recueil est achevé : il s'intitule Les Nouvelles Provinciales. Au départ, j'avais prévu un sous-titre : drôlatiques et cruelles. Finalement j'ai laissé tomber. Ce sera au lecteur de décider si ces histoires sont drôles ou pas. Et s'il les trouve cruelles. Je vais envoyer le manuscrit à quelques éditeurs. On ne sait jamais...En même temps je suis bien tentée de renouveler l'expérience de l'autoédition, que j'ai trouvée assez enthousiasmante. Ce sera pour cet automne. Fin septembre, probablement.
A suivre, donc...
J'étais ce dimanche 6 octobre 2019 au salon du livre de Royat, où j'avais postulé mais sans succès n'étant qu'auto-éditée, autant dire grain de sable dans une dune saharienne. J'y ai néanmoins rencontré des gens intéressants. Notamment un "collègue" de l'université, qui nous avait gratifiés, il y a quelques années, d'un cours sur Madame Bovary. Il s'appelle Thierry Poyet et il vient de publier chez Ramsay La petite stéphanoise, un roman qu'il m'a aimablement dédicacé et que je vais m'employer à lire. Son chemin vers l'édition c'est mon chemin. Ce 1er roman n'est pas sa 1ère tentative. Quand je lui demande la recette de la réussite, il me répond : la chance. C'est tout. Pourquoi ce livre-là a "marché" tandis que d'autres, meilleurs d'après lui, ont échoué ? Il ne sait pas. Le hasard ?
Quant à moi je m'apprête pour le petit salon du livre des Martres de Veyre dans 15 jours, où je dédicacerai, peut-être, mes deux ouvrages...Inch'Allah
Mes histoires sont-elles vraiment des nouvelles, short stories in english ? Pour moi ce sont des histoires courtes mais je crains que les éditeurs ne les trouvent jamais assez courtes. Bien sûr je pourrais raboter çà et là. Mais toute l'âme s'enfuirait. Je ne peux donc participer à des concours de nouvelles où le nombre de caractères et d'espaces se réduit à 3000 ! Mon camarade Bruno écrit de très jolies histoires qui se lisent en 3, 6 ou 8 minutes. Je suis incapable de cette concision. Inversement, quand j'écris un roman, j'ai du mal à prolonger au-delà d'une certaine quantité de pages. Ainsi mon premier roman, Temps mort, est presque inclassable avec ses 70 pages ! Alors l'avantage de l'auto-édition c'est qu'on nous fout la paix avec cette comptabilité. En tout cas cet aspect n'a pas l'air de gêner mes lecteurs. Personne ne m'en a fait la remarque. Je crois que Victor Hugo avait raison : il faut se libérer des contraintes.
Un petit salon, gentillet. L'organisateur m'avait prévenue : "Ce sera en toute simplicité, vous savez, moi je n'aime pas le tra la la !" Des exposants sympathiques au demeurant. Peu de rapport en général avec mon créneau "littéraire". Un repas convivial qui ressemblait plutôt, comme le dirait Vianney, à "une tablée de vendangeurs". Bon enfant, donc, mais peu vendant. Encore que je n'aie pas été la plus à plaindre : une quinzaine d'ouvrages vendus dans l'après-midi, quand d'autres sont repartis avec tout leur chargement. J'ai même assisté à une scène assez amusante : las de ne voir apparaître aucun chaland sur leurs stands, des exposants se sont mis à errer dans les allées et à acheter les productions les uns des autres ! Je me suis moi-même fait "refourguer" en dernière minute un petit opuscule auquel j'avais eu la faiblesse de témoigner de l'intérêt quelques heures plus tôt.
Expérience un peu ingrate, par conséquent, mais pas inintéressante. Personnellement j'ai été gâtée par la visite de quelques amis dont certains se sont montrés particulièrement généreux, venus en famille ou seuls sous la pluie battante, achetant pour eux-mêmes ou pour d'autres. Mes derniers visiteurs : deux anciens élèves devenus des hommes et mêmes des collègues avec qui l'échange fut tellement pétillant qu'il a suscité la jalousie de mes voisins de tables.
Le dimanche 24 novembre 2019, j'ai donc réitéré l'expérience au salon du livre de Cournon. Un salon beaucoup plus conséquent : 124 auteurs ( ou assimilés car certains exposaient des oeuvres picturales, ou toutes sortes d'objets dans le genre colifichets ). Cette fois j'étais mieux organisée : j'avais prévu une belle nappe parsemée de sapins miniatures dorés et argentés - message subliminal à l'approche de Noël - flyers de différentes couleurs et affiches, réalisées artisanalement et accrochées à des grilles. Bref, un joli petit stand, élégant et attractif sans être raccoleur. La classe, quoi !
Le flot des visiteurs était abondant et continu. Les amis contactés par Vianney ont joué le jeu et sont venus au rendez-vous. Je les remercie pour leur générosité. Marité et Jacques, je ne les avais pas vus depuis longtemps : ce fut l'occasion de renouer le lien. Sylvie, j'avais plutôt l'habitude de la rencontrer au bord des pistes de milonga de tango : nous avons pu échanger librement sur nos origines italiennes respectives. Quant à Claire, je la retrouve chaque année à la remise des copies du Bac. Quel bonheur de la découvrir si chaleureuse, si enthousiaste, si passionnée ! Cette hésitation entre mon roman et mes nouvelles : finalement elle est repartie avec les deux.
Mais la nouveauté pour moi, ce jour, a été le contact avec des inconnus, des visiteurs d'un jour, qui se sont arrêtés devant mon stand, ont pris le temps de lire attentivement le 4è de couverture de chaque livre, m'ont questionnée sur ma démarche d'écriture, mes intentions en tant qu'auteure, ma manière personnelle ...J'en ai retenu trois, une femme et deux hommes, le premier qui aimait les femmes et l'autre qui aimait mon nom de plume aux consonnances italiennes. Ils sont tous les trois repartis avec mes Nouvelles Provinciales.Je réalise que c'était une bonne idée d'écrire un recueil de nouvelles car c'est un genre qui plaît et qui a son public. J'ai vendu ce dimanche plus de nouvelles que de romans.
Enfin la surprise de la journée a été la force d'attraction exercée par mon nom d'auteur qui m'a valu la visite curieuse de deux Calabrais et de deux italianisants absolument décidés à me parler dans la langue de Dante. Quelle déception pour eux de découvrir que je ne la parle pas ! La diaspora italienne à ce point présente au salon du livre de Cournon, si je m'attendais à cela !
Bilan : j'apprécie hautement ces petits îlots de double vie qui me sont accordés à l'occasion de telles manifestations et j'attends avec impatience ma séance dédicace à l'espace culturel Leclerc de Clermont-Le Brézet le samedi 14 décembre 2019 . Encore une nouvelle aventure ...
14 décembre 2019. Séance dédicace dans un centre culturel Leclerc près de chez moi. Une date retenue depuis longtemps et que j'attendais avec une certaine fébrilité. L'accueil du personnel est irréprochable : ma venue était annoncée à l'entrée du magasin, une table joliment nappée et décorée m'était destinée. Dès mon arrivée on me propose une boisson chaude et on me souhaite bonnes ventes.
Mais un centre culturel de grande enseigne n'est pas une librairie. Pas seulement. On y vend des bijoux, des mugs, des sacs, de la déco... Beaucoup de déco une semaine et demi avant Noël ! A gauche de ma table de dédicace, sur laquelle j'ai disposé mes piles de livres, s'élève une montagne de coffrets-cadeaux, dans le genre "tout pour réussir vos tajines" ou vos tiramisus, concept qui mêle vaisselle et lecture.
La clientèle commence à arriver vers 14h30 ou 15h : des femmes seules ou avec leurs enfants, des couples, des familles entières. Ils me zapent illico pour se ruer sur le monceau de coffrets en se demandant à voix très haute à qui ils pourraient bien offrir ce genre d'article. Puis il bifurquent vers le fond à droite - surtout les mamans avec leurs filles - là où se trouvent les bijoux à confectionner soi-même. Et ils se perdent vers les profondeurs du magasin, irrattrapables.
Je les retrouve à la fin de leur pérégrination devant les caisses, en face de moi. En attendant leur tour pour payer leurs achats, ils reposent leurs yeux fatigués sur mon stand discret. Certains m'esquissent un sourire. Leurs lèvres remuent : je ne parviens pas à distinguer s'ils me disent bonjour ou au revoir. Avant de quitter définitivement les lieux, on dirait qu'ils sont pris d'un remords et pivotent dans ma direction. Mais c'est pour s'assurer qu'ils n'ont pas râté le cadeau du siècle : un calendrier humoristique ou vaguement érotique sur un tourniquet placé juste devant moi.
Heureusement que j'ai reçu, en milieu d'après-midi, la visite attendue d'une petite famille bien sympathique qui m'a acheté un exemplaire de chaque ouvrage. Ma récréation !
Bilan de l'opération : ce n'était probablement ni le bon endroit ni le bon moment.
Tâche ingrate que de vendre sa prose ...!
J'ai la preuve : le père Noël existe ! Sous le sapin cette année il m'a déposé un joli contrat d'édition pour mon recueil Les Nouvelles Provinciales, qui bientôt ne s'intitulera plus comme cela car il va falloir le rebaptiser.
Le message d'Olivier Petot, directeur général des éditions Complicités, un soir de décembre 2019 m'a d'abord laissée stupide et, pour tout dire, incrédule. Pourtant il était accompagné d'un contrat d'édition en bonne et due forme. Plus qu'à signer ...
C'est fait. Aujourd'hui, 31 décembre. Pour clore en beauté cette année qui s'achève et qui a été celle de la naissance de Luna Vicentino. On entre dans la cour des grands.
C'est un rêve d'enfance et de toute une vie qui se réalise. Je n'en reviens toujours pas.
Inventer maintenant la suite d'une vie en écriture.
Merci à tous ceux qui y ont cru avec moi et m'ont encouragée.
Le 29 février est un jour qui n'existe que tous les 4 ans. C'était une drôle d'idée de programmer une séance dédicace un jour fantôme comme celui-ci. La fréquentation de la Coop des Dômes était, elle aussi, fantômatique ce jour-là. Il faut dire que le lieu n'est pas non plus très adapté à ce type d'événement. Cela m'a tout de même permis de faire une belle rencontre, celle de Monique, éducatrice à la retraite et grande lectrice de nouvelles, avec qui l'échange a été tout à fait chaleureux. Cela a été également l'occasion de revoir mon ami Olivier qui avait fait partie de mon comité de lecture personnel pour mon premier récit, Temps Mort.
Force est de reconnaître que la littérature n'est pas l'affaire de tout le monde et qu'il faut bien cibler ses lieux et son public. A méditer pour de prochaines aventures...
Un virus meurtrier oblige l'humanité entière à être confinée. Pendant de longues semaines. Quel programme pour Luna ?
Télétravail ? Bien sûr. Lecture au jardin, sur la chaise de pont en eucalyptus, le nez sous le lilas. Délice. Maylis de Kérangal. Stephan Zweig. La Bible. Les prophètes premiers. Et quelque ouvrage d'art. Piano. Partitas de Bach. Difficile. Jardin. Tulipes, puis lilas, puis muguet, puis roses. Le confinement dure depuis un mois déjà et va durer un mois de plus. Alors...
Ecriture. J'avance chaque jour dans l'édification de mon grand chantier : le récit de la migration d'une famille italienne en France dans les années 1920 ( il y a un siècle, donc ). Certains jours c'est une scène, longue, détaillée. Je devrais dire étirée, ciselée. Une délectation. Un bain de mots. D'autres fois, c'est un sommaire. Difficile, le sommaire. Le dialogue aussi. En français ? En italien ? L'un et l'autre mêlés ? De toute façon, dans cette entreprise, tout est difficile : parler de gens que je n'ai pas connus, d'un pays qui n'est pas le mien, d'un temps où je n'ai pas vécu, d'une langue que je ne maîtrise pas... Bien sûr, c'est un roman. Une fiction. Mais il faut tout de même que l'on y croie un peu, que ça ait l'air vrai. Parce que ça a été vrai. C'étaient mes arrière-grands-parents, ma grand-mère, mes grands-oncles et grand-tantes. I miei nonni, i miei zii. Je dois en faire des personnages, romanesques autant qu'il est possible, leur inventer des drames, leur fabriquer des psychologies. Mais qu'ils restent authentiques. Un vrai travail d'équilibriste !
Ecrire en continu est un luxe auquel je ne goûte habituellement que pendant les vacances. Ce confinement est une bénédiction pour l'écriture. C'est une misère et une bénédiction.
"Elle fut longue la route", chantait Barbara ! Six longs mois d'attente avant de recevoir enfin cette magnifique transfiguration de mes Nouvelles Provinciales. L'Olympia de Manet trône sur la couverture. Le recueil s'intitule désormais La Muse Interdite. C'est le titre de l'une des nouvelles. Je remercie encore mille fois Olivier Petot, directeur général des Editions Complicités, de m'offrir cette belle opportunité d'être publiée par une vraie maison d'édition. L'aventure de l'auto édition m'a passionnée mais elle a aussi ses limites en matière de diffusion et elle est tout de même très coûteuse. J'espère que mes nouvelles, qui végétaient sur la plateforme Librinova où elles étaient passées quasiment inaperçues, seront ainsi promises à un meilleur avenir. Inchallah ...🙂
Ce devait être au printemps dernier... Le retour au pays des ancêtres, pour ressourcer l'inspiration. Opération réussie à la fin du mois d'août. Revu les splendeurs de Vénétie : Vicence, Vérone. Mais aussi, et surtout, la terre, les villages, les paysages, les cultures. Fara, bien sûr, San Giorgio, Bressanvido, le nid de la famille. Permis de corriger des erreurs, de réactualiser des souvenirs, de préciser des impressions. S'imprégner, se nourrir, pour être au plus juste d'une vérité totalement recomposée. Que penseraient les aïeux qui ont fui des campagnes miséreuses s'ils y revenaient aujourd'hui et qu'ils y découvrent une paysannerie prospère qui a troqué l'ancienne ferme contre la location d'appartements confortables avec piscines ? Il y a exactement un siècle de leur migration... Découvert aussi Mantoue, Crémone, Plaisance, hauts lieux du fascisme au temps des Ras et de la terreur répandue par les squadristes. C'est cela aussi qu'ils ont fui, les Italiens de Vénétie, de Lombardie, du Piémont. Retournée enfin dans l'horrible Gênes, un cloaque qui est comme un crachat sur ce bijou de civilisation qu'est l'Italie du Nord. Traîné dans les sales quartiers, montée sur les toits pour apercevoir les docks et leurs bras métalliques enchevêtrés.
Autre retour maintenant, à la transposition de tout cela en écriture. Une écriture plus sûre d'elle pour accompagner l'arrière grand-père dans sa terrible pérégrination jusqu'à ce port où l'on s'embarquait pour l'Amérique !
Aujourd'hui, vendredi 23 avril 2021, j'ai mis le point final à ma saga italienne ! Du moins ce qui en constitue le premier jet. Car maintenant il va falloir s'atteler à la mise au net qui consiste, pour partie, en un travail de réécriture. J'aime beaucoup cette phase de la création. Je travaille déjà beaucoup mon brouillon en amont. Réécrire c'est essayer de porter le rendu final à son niveau le plus satisfaisant. Je débusque des incohérences qui m'avaient échappé. Je trouve des portes de sortie évidentes à des blocages qui m'avaient donné des migraines. C'est la copie d'un autre que je corrige.
La question est : qui cette histoire va-t-elle intéresser ? Des Français ayant, comme moi, des antécédents Italiens ? Des amateurs d'Histoire qui prendront plaisir à ce tableau d'une Italie d'il y a un siècle, déchirée entre bolchévisme et fascisme ? Des lecteurs friands d'exotisme qui apprécieront le dépaysement, créé en partie par l'emploi de la langue italienne au gré de certains dialogues ? Des gens qui s'intéressent au sort des migrants, quels que soient l'époque et le lieu ? Difficile à dire.
Ce sera en tout cas une histoire librement fantasmée à partir de faits réels.
L'édition s'appelle Editions Complicités. Où est la complicité ? Avec qui l'auteur peut-il se sentir complice? Avec un éditeur aux abonnés absents pendant toute une année? Un éditeur qui n'assure aucune promotion de l'ouvrage qu'on lui confie par contrat ? Aucune mise en avant chez les libraires ? Aucune publicité sur les réseaux sociaux ? Un éditeur incapable d'inscrire l'auteur à un salon du livre qui se tient dans la ville de ce dernier ?
Quelle différence avec les prestations de l'auto-édition ? L'auteur doit dans les deux cas s'occuper de tout. Il n'est ni aidé ni accompagné ni conseillé ni recommandé. Certes avec Editions Complicités, l'auteur n'a rien à débourser ( à la différence d'une plate-forme comme Librinova qui est une ruine intégrale) mais il n'a même pas la possibilité d'être publié en version numérique (ce que permet l'auto-édition).
Conclusion : je retourne à Balzac, où je trouve beaucoup de ressemblance entre son époque et la nôtre.
Dimanche 3 octobre 2021, fin des travaux. La rééicriture de soi-même s'est achevée dans le courant du mois de septembre. Puis ce fut la galère de la mise en page. Où le fait d'avoir un compagnon qui s'y connaît un peu en informatique prend tout son sens ! Environ 310 pages, lues, lues et relues. Titre définitif : Ex-patrie. Puis le dépôt à la SACD, dont j'apprends qu'elle a été fondée en 1777 par... Beaumarchais ! Merci libertin d'avoir oeuvré à la protection de nos oeuvres. Maintenant tout est sur clé. Reste plus qu'à imprimer, relier et envoyer. Merci Vianney ! Ah ! j'oubliais : la lettre aux éditeurs. La même pour tous, une lettre-type, quoi. Comme ils font, eux, les éditeurs, pour vous dire que vous ne correspondez pas à leur ligne éditoriale. Laquelle est tellement floue parfois que vous comprenez que ça veut dire "J'ai même pas pris la peine de lire ton manuscrit !"
1er envoi demain à la maison Gallimard. Il faut toujours commencer par frapper fort, quitte à se calmer après. On commence par le 5 majeur et on finit en auto-édition ! J'ai l'air de plaisanter mais j'aimerais bien choper un gros éditeur cette fois, pas un branquignol qui me laisse faire tout le boulot et qui vend rien.
C'est fou le temps qu'on a quand on arrête d'écrire. Du temps pour lire, encore et encore. Pour continuer d'apprendre à écrire, en fait. J'ai rattaqué les nouvelles de Stefan Zweig. Parce que le projet c'est de me détendre de tous ces drames familiaux, réels et imaginaires, en me relançant dans une série de petites nouvelles rigolotes. La première s'intitulera Sacrée Lulu ! Interview de Vianney - eh oui, encore lui - grand spécialiste de l'alouette du même nom, une heure ce matin. 2 pages de notes à exploiter. Comme toutes les addictions, difficile d'y renoncer quand on y a goûté...
L'envoi aux éditeurs est un long chemin de doutes, d'espoirs fous, de patience, d'humilité. Chaque maison a son caprice. Certaines vous demandent une impression recto uniquement, police Times New Roman taille 12 avec interligne de 2. D'autres se contentent d'un envoi en numérique, parfois d'un chapitre seulement. Il y en a qui veulent tout savoir de vous. D'autres s'en fichent et vous enjoignent de remplir simplement une fiche -type. Certains éditeurs prennent la peine de vous envoyer un accusé de réception, parfois accompagné d'un petit mot gentil. D'autres vous annoncent froidement qu'ils ne donnent de nouvelles que s'ils retiennent le manuscrit pour publication. Personnellement, j'accorderai une mention spéciale au Mercure de France qui vous informe qu'un lecteur a été assigné à votre texte et vous donne une date de "commission de lecture" où vous serez fixé sur votre sort. Les auteurs sont sensibles à ce genre d'égards qui adoucissent l'attente . Et moi je me dis que j'ai eu raison de mettre le Mercure dans mon 5 majeur. Retiendra-t-il Ex-Patrie ? Prenons-nous à rêver... Ce serait un bel hommage pour mes ancêtres.
Les salons du livre se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Cette année deux jours successifs d'exposition. En réalité, tout se joue le dimanche après-midi : les gens ont fait le marché le samedi matin, le shopping en ville le samedi après-midi, le footing le dimanche matin et il ne leur reste plus qu'à s'ennuyer le dimanche après-midi. Alors ils vont faire un tour au salon du livre.
Cette année je ne m'y suis pas rendue seule. Tout à côté de moi, le stand de Vianney qui exposait ses aquarelles pour la première fois. J'avais subodoré l'arnaque : ses dessins et peintures ont eu le pouvoir prévisible d'éclipser mes livres. Les visiteurs, avant tout spectateurs, ont été happés visuellement par les oeuvres exposées le long de 2 grandes grilles mais aussi par l'artiste attelé à sa tâche , dessinant et aquarellant en live toute la journée. Expérience à ne pas réitérer, donc !
Heureusement il y a eu quelques bonnes surprises. La visite d'amies occasionnant de beaux échanges : l'énigmatique Josiane, la volcanique Panita, la délicate et chaleureuse Sylvie, toutes curieuses de mes nouvelles. Le petit tour de Patricia , l'organisatrice, repartie avec mon roman. Et quelques inconnus...
Mais aussi - dirais-je surtout - la rencontre à 2 stands du mien d'un exposant dont le visage ne m'était pas inconnu. Champion du monde de marche athlétique et ancien ouvrier Michelin venu dédicacer son récit de 43 années passées derrière les machines de la grande manufacture de pneumatiques. Le contact est immédiatement passionnant, sa dédicace pleine de tendresse. Un homme délicieux qui, par un hasard de la vie, habite mon quartier. Nous échangeons tout ce que nous pouvons et promettons de ne pas nous perdre. Depuis nous tissons des liens électroniques, qui se distendront avec le temps car les rencontres que l'on fait sur les salons du livre sont comme celles qu'on fait au cours d'un voyage : une fois rentré chez soi, on finit par oublier que ça a été si fort. Il en restera un travail d'écriture immédiat de ma part, un dialogue dans le genre interview, à la Duras. Cela s'intitulera La chaîne.
Luna parlant de son dernier roman, Ex-patrie, à Sylvie.
Frédéric Desmurs est restaurateur à Cournon. La galerie des saveurs. Il est aussi artiste peintre à ses heures. On peut admirer ses créations un peu partout dans la salle de restaurant.
Le 16 février 2022 Frédéric a la bonne idée d'inviter des auteurs dans son établissement pour une séance dédicace collective. Esprit mini salon du livre. Pizza, sangria, ambiance bonenfant. Peu de visiteurs. Amis des amis. Un journaliste , une animatrice radio, un éditeur. Echanges sympathiques avec les 5 auteurs présents, parmi lesquels Jean-Michel Frixon dont le succès ne se dément pas auprès d'un public qui semble aimanté par son récit-témoignage, à moins que ce ne soit par sa présence physique, sérieuse et concentrée.
Peu de ventes pour Luna, comme pour la plupart des autres exposants. Mais un moment chaleureux et incitatif à poursuivre l'aventure de l'écriture.
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Un salon sur deux longs jours, longs quand on guette le chaland qui passe en détournant le regard. Longs quand on est entourée d'exposants qui, eux, se démènent pour alpaguer ledit chaland par un boniment répétitif du genre : "Bonjour ! Moi je suis le régional de l'étape !" Longs quand un animateur bien intentionné anime effectivement à pleins poumons dans un micro et fait ressembler le salon du livre à un hypermarché du samedi après-midi.
Quelques sympathiques rencontres, heureusement. Mon voisin de gauche, franco-américain, chapeauté, bagousé et arborant d'inénarables santiagues, spécialiste en égyptologie. Ma première cliente du premier matin, attirée par mon stylo rouge courant sur une copie d'élève : il faut bien s'occuper à défaut de s'enrichir ! Une ancienne enseignante à qui mon activité rappelle quelques souvenirs ... Et puis, comme toujours, les membres, même éloignés ou perdus, de la famille - ex-mari, ex-belle-soeur, tante qui ne lit guère mais vient soutenir, accompagnée de son époux qui fut en son temps l'avocat de mon divorce !
Ma plus belle rencontre : un couple d'amis de mon ancienne belle-soeur, gens charmants et adorables. Richard et Brigitte, amoureux des chiens. Lui écrit aussi, des livres pour la jeunesse, et se bat avec les maisons d'édition. Nous échangeons longuement. Nous parlons éditions participatives. Nous prévoyons de nous retrouver sur de futurs salons. Bonne nouvelle.
Un salon du livre est toujours une épreuve. Faut-il les multiplier ou y participer avec parcimonie ? J'aurai bientôt beaucoup de temps à consacrer à cette activité. A voir ...
Dans la cour des grands ?
Peu de temps après ce salon, je reçois une bonne nouvelle : le manuscrit de mon roman Ex-patrie a passé avec succès l'examen du comité de lecture des éditions L'Harmattan et sera prochainement publié par cette grande maison au passé glorieux.
Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur les méthodes d'édition de L'Harmattan qui, comme je l'ai lu sur un forum, "ne paie pas ses auteurs", mais bon, nous n'allons pas bouder notre plaisir. Un tel label au bas de la couverture de votre ouvrage est, je l'espère, un formidable tremplin. A moins qu'il ne vous disqualifie aux yeux des autres éditeurs... Restons optimiste !
Un cadeau de la vie au coeur d'un été funeste où j'ai eu la douleur de perdre mon père, inspirateur et traducteur de cette oeuvre. Bon vent à la légende familiale...
Derniers commentaires
24.10 | 15:22
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15.10 | 07:54
Avec son dernier ouvrage Luna (qui devrait plutôt s’appeler Lucina) nous fait le don d’un très joli hommage à sa famille. Rien de médiocre, elle sait créer le manque donc le désir …
13.09 | 10:02
J’attends avec impatience vos nouvelles et de vos nouvelles.
Vous êtes douée pour tout, y compris les choses essentielles...
11.09 | 07:45
Vos nouvelles sur le don, un don de vous-même. De l’Amour, un petit cœur qui bat et qui va vers la Lumière. J’en prendrai bien un morceau. Vous êtes à croquer. Pour vous servir…